dimanche 3 septembre 2017



Vivez les retrouvailles de Pierre et de Madeleine dans l'Alger de 1915 ! 




Après l'interview de John Crowe, Président de "Gallipoli & Dardanelles International", au mois de juin, le blog reprend son cours en retrouvant le fil du tome 2. Plus précisément au niveau du treizième chapitre, lorsque Pierre et Madeleine se retrouvent enfin à Alger après avoir tenté en vain de le faire à Tunis. L'occasion pour nous de découvrir les lieux qu'ils fréquentent dans l'Alger de 1915... 

Quais et tramway à Alger vers 1900 avec la gare au fond à droite
(Wikimedia Commons -Institut Français d'Architecture)
Intitulé "Retrouvailles à Alger", ce chapitre assez court est consacré, comme son nom l'indique, uniquement aux retrouvailles des deux jeunes amoureux. Il débute le matin du 27 décembre 1915, lorsque Madeleine prend le train à Tunis pour Alger, où elle sait, depuis la veille au soir, que Pierre l'y attend. Jean-Baptiste, le mari de sa cousine Isabelle, l'accompagne à la gare mais elle fait le voyage seule, celui-ci étant encore retenu à Tunis. Le voyage lui prend toute la journée et c'est éreintée qu'elle arrive enfin à Alger, où elle finit par retrouver, folle de bonheur, son bien-aimé. Ces premières retrouvailles sont pourtant brèves, car elle s'aperçoit que ses parents sont eux-aussi à la gare et comprend alors, à sa grande surprise, que Pierre les connaît désormais. Ils doivent donc se séparer rapidement mais conviennent d'un rendez-vous le lendemain après-midi à la station de tramway du square Bresson, le lieu de leur rencontre deux ans plus tôt. 
Kiosque à musique du Square Bresson au début du XXe siècle (Algéroisement vôtre)

Ils s'y retrouvent sur les coups des 14 heures et cette fois leurs retrouvailles sont plus détendues et chaleureuses. Ils s'embrassent amoureusement et prennent place dans le square Bresson où la végétation et les palmiers leur offrent un cadre discret et plaisant. Isabelle accompagne Madeleine pour la chaperonner à la demande du père de celle-ci, mais complice de sa cousine, elle s'éclipse au moment de leur étreinte pour ne revenir que brièvement saluer Pierre et prendre de ses nouvelles et lui en donner des siennes ou de ses proches, avant de les laisser définitivement tranquilles. Une fois seuls, ils ont évidemment énormément de choses à se dire après avoir été séparés pendant près d'un an et demi.

Pierre lui raconte d'abord comment il avait été amené à apprendre le déplacement de Madeleine à Tunis et comment il avait fait la rencontre de ses parents... Il était arrivé le 26 en soirée à Alger, le jour même où Madeleine était partie pour Tunis. Leurs trains s'étaient croisés quelque part sur le trajet sans qu'ils le sachent... Dès le lendemain matin, Pierre s'était rendu de lui-même chez les parents de Madeleine qu'il ne connaissait pas encore, plutôt que de passer par l'intermédiaire habituel d'Isabelle. Il avait eu ce courage de se présenter à eux, ce qui ne manque pas de surprendre agréablement Madeleine. Il y avait d'abord rencontré la mère de Madeleine, le contact s'était très bien passé et elle l'avait convié à prendre un café, afin de faire plus longuement connaissance, puis à déjeuner pour qu'il ait l'occasion de rencontrer son mari. Le père de Madeleine rentre en effet à son domicile pour le repas et fait ainsi connaissance avec Pierre. Ce dernier fut intimidé, tandis que le père était assez froid avec lui, mais il parvint à lui faire malgré tout plutôt bonne impression en lui parlant de son parcours d'étudiant puis de soldat, de sa future carrière dans le droit et de la situation de sa famille. Il s'abstint en revanche de lui parler de ses projets dans l'archéologie qui pouvaient paraître plus farfelus aux yeux du père de Madeleine. Au terme de ce déjeuner assez prometteur, il fut convenu d'envoyer immédiatement un télégramme à Madeleine pour qu'elle revienne d'urgence à Alger. C'est ainsi que Pierre et les parents de Madeleine furent amenés à accueillir ensemble cette dernière à la gare, la veille au soir.
Port et gare d'Alger sur une carte postale de 1912, présentant une vue aérienne prise depuis un ballon
(Wikimedia Commons - Jean Geiser, Getty Research Institute)

Pierre est beaucoup moins disert sur sa vie de soldat en général, et au front en particulier. Il épargne ainsi à Madeleine les horreurs qu'il y avait vu et se contente d'évoquer vaguement sa blessure, son évacuation vers Tunis et sa longue hospitalisation là-bas, notamment à Carthage. Il lui parle aussi de sa nouvelle affectation, au 4e RZ, et de la permission immédiate qu'il y avait obtenu la veille de Noël. Pierre lui confie que sa toute première idée, une fois en permission, avait été de gagner Alger pour la retrouver. Ce qui touche Madeleine au coeur. Mais il n'avait trouvé de place dans un train que pour le 26, d'où leur chassé-croisé ce jour-là.

Madeleine pour sa part lui confie tout ce qu'elle avait ressenti et enduré durant tous ces mois de séparation, ses angoisses le concernant. Elle lui parle aussi de la joie qui l'envahissait lorsqu'elle recevait des lettres de lui, ou ses inquiétudes lorsqu'elle tardait à en recevoir. Elle lui parle aussi de son périple à Tunis pour le retrouver, tous le parcours en détail qu'elle avait réalisé là-bas sur sa piste pour finalement échouer. Enfin, elle était heureuse de voir que Pierre et ses parents semblaient partis pour s'entendre. L'avenir s'annonçait très prometteur.
Le père Alfred Louis Delattre (1850-1932)
dans sa jeunesse dans les années 1880
(Wikimedia Commons - White Fathers)

Au cours de leur discussion, Pierre évite en revanche de lui parler de sa découverte archéologique aux Dardanelles et notamment de la plaquette de malédiction qui continue à l'inquiéter et à l'intriguer depuis plusieurs mois. Mais à sa grande surprise, c'est Madeleine qui finit par aborder ce sujet ! Elle lui parle en effet de sa rencontre avec le Docteur Carton à Carthage. Stupéfait, il apprend ainsi que Madeleine sait déjà qu'il avait découvert une plaquette de plomb gravée d'inscriptions... Il est donc contraint d'en parler... Pierre lui explique alors le contexte de cette découverte fortuite faite lors de travaux de retranchement. Il lui décrit le caveau rempli de squelettes et d'objets byzantins, notamment les icônes puis cette tablette. Il lui apprend que seul un coffret contenant deux icônes avait pu être sauvé du bombardement et que celui-ci avait été remis à un officier. Cette plaquette était le seul souvenir qu'il avait pu emporter de cette découverte. Madeleine demande alors à la voir, mais il lui apprend qu'il ne l'a plus. Il l'a laissé à Carthage, afin qu'elle soit expertisée par un autre archéologue implanté là-bas, le père Delattre.

Pierre finit par avouer à Madeleine qu'il soupçonne cette plaquette d'être une tablette de défixion, autrement dit qu'elle est porteuse d'une malédiction. Cette information inquiète Madeleine, mais Pierre la rassure en lui indiquant que généralement ces plaques de malédiction visaient les occupants de la tombe, pas ceux qui la violent. Il la rassure surtout en lui faisant partager son enthousiasme d'avoir eu l'occasion de rencontrer le Docteur Carton et le père Delattre, deux sommités de l'archéologie en Tunisie. Il y voit un signe du destin et est certain qu'il pourra compter sur leur appui plus tard pour devenir à son tour archéologue. De belles perspectives s'ouvraient à lui, il fallait simplement que la guerre se termine enfin et qu'il finisse ses études. 

Madeleine est radieuse et demande à Pierre plus de détails sur sa rencontre avec ces archéologues et Pierre se fait un plaisir de le faire mais cela sera l'objet du prochain chapitre et d'un prochain post sur ce blog...

A bientôt.

Olivier.         

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