jeudi 20 mai 2021

 


Parcourez le Toulon de 1918 aux côtés du commandant Saudal !





Rapatrié à Toulon en mars 1918, après sa grave blessure aux jambes, en Macédoine, le commandant Saudal y est hospitalisé et y vit sa convalescence jusqu'à la fin juin. Avant de regagner le Front d'Orient durant l'été, il bénéficie d'une permission lui permettant de rendre visite à sa famille en Bourgogne et à Paris. Nous le suivons ici de l'hôpital de la Marine, boulevard Sainte-Anne, jusqu'à la gare, faisant un détour au passage par la chambre d'une prostituée...       

Le vingt-troisième chapitre, intitulé "Repos et plaisirs toulonnais", est un chapitre de transition se situant fin juin 1918, lors de la sortie du commandant Saudal après trois mois d'hospitalisation à Toulon.

Photographie prise devant la grille d'entrée de l'Hôpital de la Marine
(ou maritime) à Toulon, carte postale des années 1910
(Wikimedia Commons - Dvt83800)
C'est à l'hôpital de la Marine, situé boulevard Saint-Anne, qu'il a été pris en charge. Aujourd'hui, cet établissement, toujours situé au même endroit, dans le Bas Faron, est connu sous la désignation d'Hôpital d'Instruction des Armées de Sainte-Anne (HIA Sainte-Anne). Fondée en 1910, l'institution est encore récente lorsque Saudal y séjourne et elle offre l'un des meilleurs niveaux de qualité de services pour l'époque. 
Vue de l'hôpital de nos jours (Wikimedia Commons - Dvt83800)


Il retrouve petit à petit le plein usage de ses jambes, passant par plusieurs étapes, du fauteuil roulant, aux béquilles puis à une simple canne, avant de marcher enfin normalement. Soumis à une commission sanitaire dont le rapport est favorable, il est déclaré apte à reprendre du service et quitte l'établissement le jour-même mais bénéficie d'une permission. Il compte en profiter pour rendre visite à ses parents dans l'Yonne, puis à son frère à Paris. 


Quittant l'hôpital, il prend la direction de la gare, située quelques centaines de mètres plus bas, en descendant vers le centre-ville et le port. Il se fait au préalable indiquer le bureau de poste le plus proche dans le but de faire parvenir un télégramme à ses parents, afin de les alerter de son arrivée prochaine. 
Affiche de promotion réalisée par l'artiste Auguste Leroux (1871-1954) 
pour le 3e emprunt de la Défense nationale, lancé en octobre 1917














Il redécouvre brièvement à cette occasion la vie civile en observant les rues, l'animation ou l'ambiance qui y règne en temps de guerre. De prime abord rien de spécial ne lui saute aux yeux, mais il constate rapidement qu'il croise peu d'hommes, hormis des vieillards ou des gamins. Il y a une prédominance féminine, bien que la présence de militaires soit forte dans cette ville avec son port et son arsenal. Des affiches encourageant à la souscription nationale autour d'un emprunt pour la Défense nationale sont présentes sur les murs, il prend conscience que c'est tout le pays qui est impliqué, pas seulement les hommes présents sur le front... Il faut dire qu'il n'avait plus mis les pieds sur le territoire national depuis 1914 et le pays lui semble avoir bien changé en quatre ans...




La cour de la gare de Toulon, en 1906, carte postale Ed° Clavel
(Wikimedia Commons - Claude Villetaneuse)
Avant de rejoindre la gare, il se fait alpaguer par une prostituée qui se fait appeler Mauricette. Il ne décline pas la sollicitation, bien au contraire, et la suit jusque dans une chambre d'un hôtel miteux des environs. Il y fait rapidement ce qu'il a à y faire, puis, soulagé, se rend à la gare et grimpe dans le premier train se dirigeant en direction de Marseille. Son trajet le conduira au final jusqu'en Bourgogne, chez ses parents. Il 
aura l'occasion de revoir son frère et lui parlera des icônes qu'il a ramené des Dardanelles, mais ce sera l'objet du prochain chapitre et du prochain post...

A bientôt.

Olivier.