mardi 22 juillet 2014

Le blog des "Icônes de sang" change d'époque et vous plonge en 1915 sur le front d'Orient ! 

Actualité oblige le blog de ma saga effectue un bond de onze siècles en avant et quitte l'époque byzantine pour vous embarquer vers le front d'Orient durant la Première Guerre Mondiale ! Avec la sortie de l'e-book de "La découverte de Gallipoli" et le récent lancement de la souscription pour la publication papier des tomes 1 et 2 de ma saga, le moment est venu pour le blog de changer d'époque ! Deux ans après ses débuts, c'est donc désormais dans l'atmosphère du deuxième tome qu'évoluera le blog. Et pour le premier post sous ces nouvelles couleurs, c'est en Serbie, en octobre 1915, que je vous emmène...  

Le Vardar près de Yosifovo en amont de Guevgueli
(Wikimedia Commons - Gorge Murat)
Lors du premier chapitre de ce deuxième tome, que vous avez la possibilité de lire en extrait sur Bookly.fr, le lecteur se retrouve dans un campement français à Guevgueli, un soir d'octobre 1915. Guevgueli est une petite ville de Macédoine située, à cette époque, à la frontière entre la Grèce et la Serbie, du côté serbe. Elle se trouve au bord du Vardar, le plus grand fleuve (388 km) de Macédoine.
Rue principale de Guevgueli, carte postale du début du XXe siècle
(Wikimedia Commons - Ul. Kralja Petra)
Cette cité est encore aujourd'hui une ville frontière, mais celle qui délimite désormais la Grèce de l'actuelle Macédoine, depuis que cette dernière a pris son indépendance et s'est séparé de l'ancienne Yougoslavie. On la connaît aujourd'hui sous le nom de Gevgelija, compte une quinzaine de milliers d'habitants et c'est la première ville de Macédoine que l'on traverse lorsque l'on arrive de Grèce. Cette ville de passage est surtout réputée pour ses casinos et machines à sous qui attirent les frontaliers et touristes de la région, si bien qu'on la surnomme le "Las Vegas macédonien"... 
Centre ville de Gevgelija de nos jours (Wikimedia Commons - Vesnamarkoska)
Située dans la vallée du Vardar, la ville est positionnée sur un axe stratégique emprunté par la route et la voie ferrée reliant Salonique à Uskub, l'actuelle Skopije, principale ville de Macédoine serbe et capitale de l'actuelle Macédoine. A l'automne 1915, défendre et contrôler cet axe important vers Uskub est l'une des premières missions assignées aux alliés franco-britanniques qui viennent tout juste d'arriver dans la région depuis Salonique. 

Artilleurs serbes durant la Campagne de Serbie à l'automne 1915 (Wikimedia Commons)
Départ de soldats bulgares mobilisés
 en octobre 1915 (Wikimedia Commons)
La Serbie, alliée des Français et des Britanniques, vient en effet d'être envahie par les Autrichiens et les Allemands au nord, ainsi que par les Bulgares à l'est. Les Franco-britanniques arrivant par le sud se situent justement sur le flanc gauche des Bulgares et c'est donc plus précisément cet ennemi qu'ils doivent contrer sur ce front. Un ennemi qui vient tout juste de faire son entrée dans le conflit et qui a mobilisé ses troupes seulement deux semaines plus tôt. 

La carte ci-dessous dresse un état de ces opérations militaires en Serbie.
Carte des opérations militaires en Serbie à l'automne 1915 (Wikimedia Commons - US Government)

Dans ce contexte, la présence franco-britannique en Serbie est encore toute récente, puisque ces premiers contingents arrivent directement de Salonique, la principale base des Alliés dans les Balkans. Les troupes qui y étaient concentrées provenaient alors en grande partie du corps expéditionnaire envoyé aux Dardanelles et dont on avait commencé à entreprendre le repli depuis le mois de septembre. C'est le cas des troupes auxquelles nous nous intéressons dans ce premier chapitre. 

La première scène du roman nous amène en effet à découvrir l'un des principaux personnages, le capitaine Saudal, qui est un officier zouave, fictif, oeuvrant au sein du 1er bataillon du 2e régiment de marche d'Afrique. Ce régiment a quitté le théâtre des Dardanelles pour rejoindre Salonique début octobre 1915 avant de relier la Serbie pour s'y déployer à la mi-octobre. Le 1er bataillon a rejoint Guevgueli le 16 et cette scène inaugurale se situe le soir de cette première journée de présence. 

Pour découvrir davantage ce front du Vardar, je vous propose de consulter quelques (brefs) films d'époque de l'armée française, datés probablement de 1916, en suivant le lien ci-dessous vers le site de l'ECPAD, l'établissement cinématographique et photographique des armées : 
  
http://www.ecpad.fr/wp-content/files_mf/12966392471418A719.mp4

L'officier rejoint sa tente sous la pluie après le dîner au mess et s'apprête à se coucher. Mais on découvre qu'avant de s'endormir l'officier prend le temps de s'adonner à un rituel assez fréquent chez lui : celui d'admirer des objets qu'il a ramené de son séjour aux Dardanelles. Il s'agit d'un coffret en ivoire contenant deux icônes byzantines.

Le lecteur du premier tome reconnaîtra évidemment tout de suite les icônes mystérieuses évoquées par Anthémios, onze siècles plus tôt... Le capitaine, très cynique, admire surtout ces icônes pour le gain qu'il espère en retirer en les revendant. L'aspect historique, voire artistique, lui étant totalement étranger... Il éprouve toutefois une fascination qu'il ne s'explique pas pour ces icônes. Il ne sait pas précisément non plus si elles lui sont néfastes ou bénéfiques...
Forteresse de Seddul-Bahr vue depuis le "River Clyde"
lors du débarquement du 25 avril 1915
(Wikimedia Commons - Lt Col. Graham - Imperial War Museums)

En admirant ces icônes, ce soir-là, Saudal se remémore alors le jour où il prit possession de ces objets. C'était trois mois plus tôt, dans les Dardanelles, dans son campement à Seddul-Bahr. Un soldat avait demandé à rencontrer le chef du régiment le lieutenant-colonel Bernadotte. Ce dernier étant indisponible, comme les autres responsables du régiment, Saudal reçut lui-même le requérant : le 1ère classe Lacourt, autre personnage principal de ce deuxième tome. 

Le soldat hésita à lui révéler la raison de sa requête mais finit par lâcher le morceau en lui expliquant la découverte qu'il avait fait un mois plus tôt, avec d'autres soldats.  En creusant un boyau de liaison, ils avaient découvert l'entrée d'un tunnel menant à un caveau enterré. Celui-ci contenait plusieurs squelettes et de nombreux objets religieux byzantins. Le site avait été aussitôt bombardé par l'artillerie turque, si bien qu'ils durent le quitter précipitamment. Ils ne purent emporter avec eux qu'un coffret contenant deux icônes que Lacourt présenta alors à Saudal. Le caveau avait été entièrement pulvérisé par deux obus et rien d'autre n'avait pu être sauvé. Lacourt précisa que de tous les découvreurs il était le seul survivant, les autres ayant tous été tués depuis.

Saudal parvint à le convaincre de lui laisser les objets afin qu'il les transmette à l'état-major. En observant les icônes, il en avait vite deviné la valeur et profita de la naïveté du soldat pour les garder pour lui, tout en le flattant pour son intégrité...

Depuis qu'il possédait ces icônes, l'officier avait remarqué que sa vie était troublée, que son sommeil était agité de cauchemars et qu'il entendait parfois des chants ou des voix inconnus. Pourtant, il ne pouvait jurer que ces phénomènes étaient directement liés à ces objets et il ne s'en séparerait que pour les vendre au plus offrant. Pour cela, il pourrait compter sur son frère, marchand d'art véreux installé à Paris, qui saura les écouler au mieux. Mais il lui faudra d'abord survivre sur ce front des Balkans avant de revenir en France pour les lui remettre. 

A la fin de ce premier chapitre, le capitaine se couche en espérant pouvoir se reposer sans faire de nouveaux cauchemars. Il ignore toutefois beaucoup de choses sur la découverte de ces icônes, Lacourt ne lui ayant pas tout révélé de celle-ci. Le soldat a en effet gardé secret certains phénomènes étranges intervenus ce jour-là... mais cela fera l'objet d'un prochain post...

A bientôt.

Olivier. 





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